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Introduction. La femme de l’architecte

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Depuis l’ère victorienne jusqu’à l’époque contemporaine, la modernité a bouleversé la culture matérielle domestique. En modifiant les modes de productions des objets : d’une production artisanale adaptée à la consommatrice, la production de masse standardisée impose des stéréotypes subordonnant le goût féminin à la culture masculine.

Jusqu’à l’ère victorienne, la production artisanale des objets domestiques participait à la reconnaissance de la dimension esthétique de la vie quotidienne des femmes en permettant d’adapter la production en fonction des besoins de la consommatrice et de son contexte. Mais en un siècle, la modernisation de la production industrielle de masse et standardisée de ces mêmes objets a imposé des stéréotypes de genre, distinguant la sphère de production (culture masculine du travail, de la productivité) et la sphère de consommation (culture féminine du foyer domestique).

À travers cette séparation, la culture matérielle de la sphère domestique se trouve évincée du canon des valeurs esthétiques de la culture dominante. Relégués au mauvais goût, au kitsch, les objets de la domesticité jugés « vulgaires » et pas assez sophistiqués par la « vraie » culture, les objets domestiques constituent paradoxalement un baromètre de la résistance de la culture féminine : alors qu’ils renforcent la marginalisation du goût féminin, ils sont aussi la preuve que la culture masculine ne contrôle pas entièrement la production matérielle.
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